Les obligations résultant
de l'attribution d'un fief engageaient à la fois le suzerain et
le vassal. Elles comprenaient d'abord des obligations générales
d'ordre moral, puis des obligations particulières d'ordre
militaires, judiciaires et pécuniaires.
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1) Obligations morales
Elles consistaient surtout pour le suzerain et son vassal à observer
les conditions de l'accord qui les unissait et à ne rien faire
au détriment l'un de l'autre. Le vassal ne pouvait rien entreprendre,
ni partir en voyage, ni se marier, ni marier ses enfants, sans
l'agrément du suzerain. Il lui devait ses conseils, lorsque, à
certaines dates (en général trois fois par an), celui-ci réunissait
sa cour pour discuter des mesures à prendre dans l'étendue de
la seigneurie.
De son côté, le suzerain prenait le vassal sous sa protection
et l'assistait de ses avis ; si le vassal mourait, il s'intéressait
à ses enfants mineurs, les plaçait sous sa tutelle jusqu'à leur
majorité, veillait sur sa veuve, s'occupait de marier ses filles.
2) Obligations militaires
Le vassal devait l'ost et la chevauchée,
c'est-à-dire qu'il suivait son suzerain au premier appel et faisait
campagne à côté de lui à ses frais.
Au début, ce devoir était illimité, mais on s'occupa rapidement
d'en atténuer la durée et la dépense, et l'obligation ne dépassait
pas, en général, quarante jours, le suzerain en assumant les frais.
En outre les vassaux étaient tenus de venir garder le château
du suzerain, particulièrement quand celui-ci s'absentait pour
longtemps. Leurs propres châteaux étaient rendables à merci, c'est-à-dire
qu'il leur fallait mettre à disposition du suzerain dix jours
après que celui-ci en avait donné l'ordre.
De son côté le suzerain s'engageait à venir au secours du vassal
attaqué et, si celui-ci avait le dessous, à lui offrir un refuge
chez lui et à l'y défendre.
3) Obligations judiciaires
Lorsque le suzerain réunissait sa cour, il en profitait pour rendre
la justice aux habitants de sa seigneurie. Les vassaux devaient
l'aider à faire les enquêtes nécessaires et à prononcer le jugement.
De son côté, il jugeait les contestations où ses vassaux étaient
mêlés et promettait de faire bonne justice, sans quoi il y avait
déni de justice, ce qui pouvait entraîner la rupture
de l'engagement féodal.
4) Obligations pécuniaires
Elles regardaient seulement le vassal et ne comportaient pas de
contre-partie pour le suzerain. Il était forcé d'héberger le suzerain,
quand celui-ci passait sur ses terres, et de le défrayer de toutes
ses dépenses (droit de gîte).
Dans quatre cas il devait l'aider de ses deniers : quand le suzerain
armait chevalier son fils aîné, quand il célébrait les noces de
sa fille aînée, quand il partait pour la croisade, quand il avait
à payer une rançon à ceux qui l'avaient fait prisonnier ; c'était
l'aide aux quatre cas.
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