Tel qu'il s'était développé,
le régime féodal fonctionnait comme une machine très compliquée
aux rouages multiples.
Suzerains et vassaux
finirent par former dans la société une classe à part, placée
au-dessus de la masse du peuple, la noblesse.
On considéra d'abord comme noble tout vassal assez riche partir
à la guerre avec un équipement complet, tout chevalier.
Puis l'idée de noblesse s'attacha, d'une façon plus générale,
à la possession d'un fief : au XIe siècle tout laïque ayant reçu
l'investiture d'un fief était tenu pour noble.
Tous les nobles ne possédaient pas des domaines aussi étendus
ni, par suite, des droits équivalents.
Ainsi une hiérarchie s'organisa peu à peu parmi eux, surtout au
XIIe siècle.
On distingue la haute noblesse, celle des ducs,
des marquis, des comtes, la moyenne
noblesse, groupant vicomtes et barons,
enfin la petite noblesse comprenant les plus petits possesseurs
de fief, ceux qui ne possédaient qu'un château, les châtelains
ou sires, et, plus bas encore, ceux qui
n'avaient reçu qu'un simple domaine pour lequel ils rendaient
hommage à un châtelain les arrières-vassaux ou vavasseurs.
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