L'attribution d'un
fief se faisait en accomplissant certaines formalités qui comportaient
trois actes successifs : l'hommage, la foi
et l'investiture.
1) L'hommage était l'acte par lequel le vassal déclarait
devenir l'homme de son suzerain. Pour cela il devait se présenter
devant celui-ci, se mettre à genou, placer ses mains jointes dans
les siennes ; dans cette posture, il prononçait une formule qui
exprimait son engagement ; le suzerain le relevait et l'embrassait.
2) La foi était
l'acte par lequel le vassal donnait à son engagement une valeur
religieuse. Après s'être relevé, il posait sa main droite sur
un Evangile ou sur des reliques de saints, tandis qu'un prêtre
récitait la formule du serment.
La promesse prenait désormais un caractère sacré : le Moyen Âge
ne connaissait pas de pire déshonneur que de violer la foi.
3) L'investiture
constituait le dernier épisode de la cérémonie : c'était l'acte
par lequel le suzerain concédait le fief au vassal. S'il s'agissait
par exemple, de champs, de vignobles, de forêts, il mettait dans
les mains du vassal un objet symbolique, une motte de gazon, un
rameau de vigne, une baguette de coudrier, figurant le fief.
Dans les premiers temps de la féodalité, le suzerain emmenait
alors son vassal sur le territoire concédé, et ce dernier désignant
d'un grand geste tout ce territoire, reconnaissait par là le tenir
de lui : c'était la montrée des terres.
Mais peu à peu on préféra énumérer par écrit les droits concédés,
et la rédaction de cet acte, nommé aveu, remplaça
la montrée des terres.
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