Jean II le Bon
Jean II le Bon
(1319-1364)
 
 
LA DÉFAITE DE POITIERS - 1356

Suite à la prise de Calais par les Anglais, la trêve dura sept ans, au cours desquels Philippe VI de Valois mourut en 1350.

Mais son successeur, Jean II le Bon, n'était pas homme à reculer devant une reprise des hostilités : comme son père, c'était un chevalier vigoureux, bien taillé pour la lutte et s'y plaisant.
D'intelligence médiocre, se décidant sans réflexion et s'entêtant ensuite sans prudence, il était aussi sûrement destiné à se faire battre qu'il était résolu à se battre.

En 1356, une nouvelle grande rencontre, celle de Poitiers (19 septembre), aboutit, comme Crécy, à un désastre, plus complet même qu'à Crécy, puisqu'il se terminait par la capture du roi, prisonnier des Anglais.

La défaite fut, avant tout, l'œuvre du roi Jean, de son imprévoyance, de sa folle jactance.
Les Anglais, venant de Bordeaux sous les ordres du fils d'Edouard III, le prince de Galles, qu'on surnommait le Prince Noir à cause d'une veste d'étoffe noire recouvrant son armure, s'étaient avancés jusqu'à Tours en pillant, lorsqu'ils apprirent que le roi s'était glissé derrière eux pour leur couper la route du retour.

Le Prince Noir
Le Prince Noir

Ils battirent aussitôt en retraite, mais Jean les attendait à deux lieues au sud de Poitiers, et ils ne purent que s'établir face à lui, prés de la ferme de Maupertuis, sur un petit plateau bordé par l'abrupte vallée du Miosson.
Leur situation était dangereuse : ils étaient inférieurs en nombre, manquaient de vivre et de fourrage.
Si Jean s'était borné à les encercler, ils se trouvaient à bref délai contraints à capituler.
Aussi le Prince Noir offrit de restituer le butin et de signer une trêve de sept ans, si on le laissait passer.
Jean, croyant les tenir à sa merci, refusa tout arrangement : il ne voulait songer qu'à la bataille proche et aux beaux coups d'épée qu'on allait frapper.


Le 19 septembre il lança ses troupes sur les ennemis, qui tentaient désespérément de s'échapper par un gué du Miosson.
Mais, comme le terrain choisi par le Prince Noir était couvert de vignes et de haies où les chevaux n'auraient pu charger, le roi fit mettre pied à terre à ses nobles et leur ordonna de combattre comme fantassins.
Paralysés par leurs lourdes armures, harcelés de flèches par les archers anglais qui s'abritaient derrière les haies, ils ne purent entamer les positions ennemies.

Jean le Bon et son fils Philippe à Poitiers
Jean le Bon et son fils Philippe à Poitiers

A la fin même, après de lourdes pertes, les derniers combattants, avec le roi, furent refoulés dans une boucle de Miosson : les Anglais les y cernèrent et la journée s'acheva par une série de luttes individuelles.
Jean se défendit bravement, ayant prés de lui son plus jeune fils Philippe, un garçon de quatorze ans, qui l'avertissait des coups dont il était menacés : " Père, gardez-vous à droite ! gardez-vous à gauche ! ".
Mais blessé deux fois au visage, entouré de toutes parts, il dut rendre son épée.

Jean le Bon se rend aux Anglais à Poitiers
Jean le Bon est fait prisonnier par les Anglais
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Edouard le Prince Noir
Edouard, Prince de Galles
"Le Prince Noir"
(1330-1376)

 

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