Edouard III,
après sa victoire à Crécy, au lieu de marcher sur Paris,
dont la route était libre, préféra se diriger vers Calais,
dont la possession, à peu de distance des côtes anglaises,
lui procurerait pour l'avenir un point de débarquement commode.
Ce fut pour lui
l'occasion d'un nouveau succès : bien que les habitants
lui eussent opposé une énergique résistance, il finit par
s'en emparer après un siège de onze mois, le 4 août 1347.
Bientôt
après, une trêve, conclue avec le roi de France, lui en
reconnut la possession.
La famine seule avait pu venir à bout de la résistance des
Calaisiens, commandés par Jean de Vienne, qui s'étaient
cependant résignés, pour épargner les vivres, à expulser
les bouches inutiles, plus de 1700 vieillards, femmes ou
enfants.
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Les « bouches inutiles » soient évacuées de Calais
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Une flotte ennemie,
qui surveillait la côte, empêcha, à partir d'avril 1347,
tout ravitaillement.
Au moins les habitants espéraient-ils que le roi de France
viendrait à leur aide : en effet, à la fin de juillet, Philippe
VI parut en vue de la ville ; mais tous les passages
étaient barrés et les Anglais avaient même tiré des vaisseaux
sur les dunes du littoral, les avaient placés bout à bout
et les avaient garnis d'archers et de bombardes ; après
inspection des travaux, Philippe préféra se retirer.
Les assiégés
n'eurent plus qu'à capituler. Suivant le récit du chroniqueur
Jean Froissart, Edouard III exigea d'abord
que la place se rendit à discrétion et refusa de garantir
aux défenseurs la vie sauve.
Il accepta finalement qu'on lui envoyât six notables bourgeois,
nu-tête, nu-pieds, la corde au cou, lui remettre les clés
de Calais : " Je ferai de ceux-là à ma volonté et je pardonnerai
au reste "
Six personnes se dévouèrent avec à leur tête le riche marchand
Eustache de Saint-Pierre. " Qu'on fasse venir le coupe-tête
" dit le roi en les recevant. Mais sur les prières de sa
femme, la reine Philippa de Hainaut, il fit grâce.
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La reine Philippa demande la grâce des six
bourgeois de Calais
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