Dans
les premièrs siècles de notre
ère, le Wagadu, un petit royaume
situé entre le Sénégal
et le Niger, aux sources de l'or, et gouverné
par le clan des Cissé Tounkara finit
par dominé l'ensemble des Soninkés,
peuple d'agriculteurs.
Le
roi fondait son pouvoir sur le culte du
Wagadu-Bida, le dieu serpent. Il portait
le titre de "Kaya-Magan" ou "roi
de l'or".
Les problèmes de successions étaient
inconnus car la tradition plaçait
automatiquement sur le trône le fils
aîné de la sœur aînée
du roi.
Le
souverain du Wagadu fit bon accueil aux
marchands musulmans arrivés au IXe
siècle dans cette région qu'ils
avaient appelée Ghana (du nom du
titre que portait les rois signifiant "chef
de guerre").
Il leur permit de s'installer à côté
de sa capitale, Koumbi Saleh, pour échanger
leurs produits contre de l'or, mais sous
bonne surveillance, car il se réservait
le secret des origines de cette matière
précieuse.
Le Wagadu finit par dominer la vallée
du Sénégal et la plus grande
partie du delta intérieur du Niger.
C'est au sein de cet empire très
décentralisé que seraient
apparues les premières castes de
marchands et d'artisans.
De
sa capitale, l'empereur règne sur un empire
divisé en provinces et royaumes avec
une armée forte de 200 000 hommes.
Des gouverneurs, des rois, des ministres
l'aident à gouverner son peuple comportant
trois couches sociales : nobles (commerçants,
agriculteurs, aristocrates...), hommes de
caste (artisans, griots...) et esclaves
(prisonniers...).
Il s'appuie sur une économie très
développée : l'agriculture
prospère au Sud, l'élevage
au Nord ; le commerce, notamment transsaharien,
est florissant (or, peau, céréales,
esclaves...) ; les mines d'or et de fer
se révèlent intarissables ; les transports
se développent.
L'opulence
de cet empire animiste attire les convoitises
de ses voisins musulmans. Dès 1042,
des Berbères convertis à l'islam,
les Almoravides, entreprennent la conquête
du Wagadu. La ville d'Aoudagost est prise
en 1057, puis Koumbi Saleh en 1076 mais
reprise en 1087.
Cependant, le Wagadu se trouve très
affaibli et alors débute son lent
déclin par un démembrement
progressif.
Les
populations de l'empire hostile à
l'islam, imposé par la force, émigrent
vers le Sud ou l'Est. La nation se dépeuple
et ses armées se trouvent donc moins
puissantes. Ainsi, des royaumes tels que
ceux du Mali ou du Diara prennent la liberté
de se détacher de l'empire qui va
devenir un petit royaume.
Simultanément,
ce qui faisait sa prospérité
(commerce, élevage, agriculture,
mines) se trouve bien désorganisé.
Certains des Etats vassaux en profitent
pour ce développer. L'un d'entre
eux, le Sosso du grand Soumaoro Kante s'empare
même du Wagadu à l'aube du
XIIIe siècle.
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