Edouard III cependant
n'engagea pas la lutte immédiatement, parce qu'il ne se
sentait pas prêt.
Il sut même si bien dissimuler, lors d'une entrevue avec
Philippe VI, que celui-ci crut à la sincérité de
l'hommage de vassalité que son cousin lui renouvelé (1331).
Mais plusieurs incidents ne tardèrent pas à montrer que,
sur des questions accessoires, le roi d'Angleterre prenait
régulièrement parti contre le roi de France et que les rapports
se tendaient.
C'est ainsi qu'en Flandres, où Philippe restait l'allié
du comte contre les bourgeois, Edouard intriguait
contre le comte et, pour lui créer des embarras, interdisait
l'exportation des laines sur le continent au risque de ruiner
les tissages du pays.
De même il attaquait
les Ecossais, alliés de la France, et chassait leur jeune
roi, qui trouvait refuge à Paris.
Il accueillait
avec ostentation à sa cour un grand seigneur français, Robert
d'Artois, que Philippe, bien qu'il fût son beau-frère,
avait dû chasser à la suite d'un procès infamant et qui
ne songeait plus qu'à se venger.
De cette opposition
continue sur tous les terrains à la guerre ouverte, il n'y
avait qu'un pas. Il allait être franchi en 1337.
En mai 1337,
comme Edouard, ayant fait voter des taxes extraordinaires
par son Parlement, ne cachait plus son vrai dessein, Philippe
VI prit les devants en ordonnant à ses troupes d'occuper
la Guyenne, Edouard riposta en s'attribuant officiellement
le titre de roi de France et en faisant porter à son rival
une lettre de défi.
Puis, à son instigation, les Flamands se soulevèrent contre
leur comte, dirigés par un riche marchand, Jacques van
Artevelde, et reconnurent le roi d'Angleterre comme
le souverain légitime de la France.
La lutte commençait.
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